Historiquement, la Poste a tenu une place prépondérante dans le développement de notre pays. Elle a joué un rôle essentiel de soutien à l’économie nationale en facilitant les échanges financiers et d’informations ainsi que de marchandises, à des prix très abordables pour les clients. Sur le plan social, en plus de la création des emplois, la Poste a contribué au rapprochement des membres de la société, quelle que soit la distance qui les sépare, à travers monts et vallées. L’envoi, l’attente ou la réception d’une lettre, d’un colis ou d’un mandat a de tout temps porté son lot d’émotion. Au Niger, comme partout ailleurs, le marché postal était fermé par un monopole réservé à l’opérateur historique, qui a une mission de service public et qui a été géré pendant longtemps exclusivement par une institution publique, en l’occurrence l’Office des Postes et Télécommunications. La situation a considérablement changé depuis les années 80. Avec la mondialisation, les gouvernements ont commencé à ouvrir les marchés postaux et à accorder une certaine indépendance à leurs opérateurs nationaux.
Suite à divers constats de facteurs freinant l’évolution du secteur postal, l’idée de la restructuration de la poste a été lancée dès 1995. Une première restructuration a conduit à la scission des secteurs de la poste et des télécommunications en 1996 avec la création de l’Office National de la Poste et de l’Epargne (ONPE) (ordonnance n° 96-28 du 06 juin 1996) ; Cette première restructuration n’a pas donné les résultats souhaités pour l’ONPE. La deuxième reforme a connu plusieurs étapes:
  • Réajustement des effectifs avec le départ de 294 agents en 2004 ;
  • Elaboration et adoption de la loi 2005-20 du 28 juin 2005, déterminant les principes fondamentaux du régime de la poste ;
  • Elaboration et adoption de la loi 2005-21 de la même date autorisant la transformation de l’ONPE en société d’économie mixte dénommée Niger Poste.
En résumé, il faut retenir que l’entreprise publique ayant en charge l’activité postale a évolué en société d’économie mixte, après plusieurs péripéties et réajustements, au regard du contexte du moment. Toutefois, l’Etat conscient de l’importance du secteur et soucieux de son devenir décida de l’inscrire parmi les secteurs régulés.
Rappelons que c’est la loi 2005-20 du 28 juin 2005, déterminant les principes fondamentaux du régime de la Poste en son article 39, qui confie la régulation du secteur postal à l’Autorité de Régulation Multisectorielle (ARM) Comme nous l’avons vu dans l’historique, par le passé, l’exploitation postale était entre les mains de l’Etat, à travers un opérateur public désigné. De nos jours, en plus de cet opérateur public dit historique qui assure le service universel, il existe différents types d’opérateurs postaux qui ne prennent en charge que certaines parties de la chaîne d’exploitation postale. Dans ce contexte de concurrence accrue où le service public assuré par l’opérateur historique est menacé dans sa qualité et le secteur en danger d’implosion, la régulation du secteur constitue un moyen pour le gouvernement de maîtriser la situation (contrôler le secteur). La régulation est ainsi nécessaire et s’applique à tous les opérateurs du secteur, pas seulement à l’opérateur historique.